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L'amorce en carpodrome, une gestion délicate

Crédit photo Olivier Wimmer
Les pêcheurs de carpes en plan d’eau font le plus souvent davantage confiance aux esches, pellets, maïs et appâts vivants qu’à un amorçage classique à base de farines, cher aux pêcheurs au coup traditionnels. Pourtant, en respectant certaines précautions élémentaires, cette dernière approche peut se révéler tout aussi efficace.

En activité, les carpes de carpodrome, voraces et gourmandes, auront tôt fait de lessiver un coup imprudemment amorcé, d’autant qu’elles se déplacent rarement seules. Attirer trop de poissons en dressant copieusement la table peut les amener à négliger ce que vous présentez à l’hameçon. On enregistre alors des harponnages et des décrochages à répétition qui vont finir par détruire votre coup.

Les amorces à carpe que l’on trouve dans le commerce sont en général très fines à sec. Elles se mouillent très facilement. Pour éliminer les grumeaux, il suffit de frotter le mélange humide entre ses mains.
Crédit photo : Olivier Wimmer

Une arme redoutable

C’est pourquoi beaucoup de pêcheurs se focalisent sur les appâts (pellets, maïs) dont ils maîtrisent plus facilement les quantités. Ce faisant, ils ont tendance à négliger l’amorce, arme redoutable pourtant lorsqu’elle est utilisée à bon escient et avec prudence. Mon vécu de pêcheur au coup traditionnel fait que j’ai, pour ce qui me concerne, une grande confiance dans l’amorce et l’utilise en toutes saisons. L’idée, en fait, c’est de trouver le bon équilibre entre quantités de poissons présents et d’amorce à distribuer. Selon les coups et l’évolution de la partie de pêche, la compétition alimentaire entre individus va varier et il faut être en mesure de moduler ses rappels. Au fil des saisons, je ne modifie pas véritablement mes recettes, intervenant plutôt sur le mouillage, les couleurs et les quantités.

Une amorce ultrafine, obtenue à partir de pellets expansés broyés et mouillée en soupe, peut faire des ravages en surface, surtout lorsque les eaux sont chaudes.
Crédit photo : Olivier Wimmer

Le mouillage

Un mouillage classique est suffisant pour former des boules compactes qu’on va déposer pures ou enrichies d’esches mortes tels qu’asticots, casters, vers coupés, etc. Cette approche est efficace sur des plans d’eau dont la profondeur est supérieure à 1,50 m. L’amorce gagne alors son but sur le fond, à savoir un petit périmètre bien plat détecté à l’issue d’un sondage méticuleux sur lequel elle sera parfaitement accessible. En fonction du serrage des boules, les farines se déliteront plus ou moins rapidement. C’est vous qui décidez, en fonction de la rapidité d’action que vous souhaitez obtenir, variable selon la densité de poissons.

Pêcher avec l’amorce laisse toute liberté dans le choix de ses esches, animales ou végétales, sachant que le contraste fonctionnera toujours.
Crédit photo : Olivier Wimmer

Un mouillage léger donne un mélange très friable, utile lorsque le fond est irrégulier, en pente ou fortement envasé. C’est souvent le cas lorsque l’on pratique sur les bordures latérales. Dans ces cas de figure, je privilégie une amorce non serrée. Je la déverse en pluie à la coupelle d’amorçage profonde pour que la quantité soit suffisante pour couvrir une bonne surface. Elle s’étale alors sur le fond pour former un véritable tapis dont les particules restent très accessibles. Discrète, cette approche est imparable surtout lorsque les poissons sont nombreux. Ils sont contraints de fouiller sans relâche, mais peuvent le faire sans se bousculer.


Un surmouillage des farines est, à l’inverse, intéressant pour pêcher au rappel, méthode atypique lorsqu’il s’agit de gros poissons. Et pourtant, cette approche qui se pratique en surface est meurtrière aux beaux jours. Peu sélectif, le nuage d’amorce va attirer tout ce qui passe à proximité pour générer une véritable frénésie chez les poissons. En surface, les risques de harponnage sont quasiment inexistants et l’appât sur l’hameçon est immédiatement repérable pour être saisi à coup sûr et très franchement. Si la distance de pêche le permet, cette patouille peut être lancée à la main, mais la coupelle de scion permet aussi de pratiquer cette pêche active en maintenant un nuage constant.

Une belle amorce non tassée et versée en pluie à l’aide de la coupelle est redoutable pour pêcher les bordures ou sur les fonds les plus irréguliers. 
Crédit photo : Olivier Wimmer

La couleur

La nature du fond et la couleur de l’eau aident à déterminer celle de l’amorce. En fin de printemps et tout l’été, les poissons sont en plein pic d’activité. Les eaux sont troublées par leurs fouilles incessantes sur des fonds parfois recouverts de micro-algues et autres résidus. Le moment est idéal pour utiliser une amorce verte. Visible, elle s’active et se réactive en formant un halo caractéristique dès que les poissons fouillent. C’est en fait la couleur passe-partout par excellence. Sur un fond de graviers ou argileux, la teinte rouge est efficace. Aussi surprenant que le vert, même vif, c’est un coloris polyvalent que l’on peut utiliser tout au long de l’année. En ajoutant une proportion variable d’un mélange noir, on va pouvoir obtenir un résultat brun plus ou moins prononcé permettant de se rapprocher de la nature et de la couleur du fond. En fin de saison, lorsque les eaux s’éclaircissent et se rafraîchissent franchement, la carpe ne cesse pas pour autant totalement son activité. Mais elle devient plus méfiante et rechigne à s’installer sur un tapis d’amorce clair. Un mélange sombre voire noir est alors bien utile.

Jaune, verte, rouge, noire… chaque couleur a son utilité en fonction des saisons et de la pêche à pratiquer.
Crédit photo : Olivier Wimmer

En nuage

Tout comme pour les ablettes, un nuage vif va piquer la curiosité des carpes en maraude en surface. Une amorce jaune et traçante, basée sur un mélange léger et broyé finement, est tout indiquée. Les recettes élaborées à base de pellets expansés finement broyés sont parfaites au niveau de la couleur et de la consistance.

L’incontournable farine de poisson est très utilisée en aquaculture. Très riche en protéines, gras et huileux, un bon fishmeal se caractérise par son odeur prononcée. Il provoque des pétillements actifs très intenses en surface. Quand les carpes mettent le nez dedans, cela se remarque ! Il s’agit d’un aliment très digeste qu’il ne faut pas hésiter à surdoser dans sa recette, et ce notamment en plein cœur de l’été, son pouvoir de diffusion étant alors maximal.
Crédit photo : Olivier Wimmer

Les quantités

Le plus dur est maintenant de ne pas se tromper sur les quantités à déposer. Grosse différence avec la pêche des gros cyprins, parfois difficile à assimiler pour un pêcheur au coup traditionnel, la règle d’or avec la carpe, c’est de s’interdire tout amorçage lourd. On évite ainsi de faire du bruit en jetant de grosses boules à la main, ce qui serait rédhibitoire face à ces poissons méfiants. De toute façon, c’est interdit dans la majorité des carpodromes! Il faut garder à l’esprit cette notion simple qu’avec la carpe, c’est quasiment une par une qu’elles doivent s’intéresser à ce qu’on leur propose, surtout les plus grosses. À mes débuts, comme beaucoup, j’avais toujours la main trop lourde, souhaitant attirer sur mon coup tous les poissons alentour. Avec le temps, j’ai réussi à me contrôler !

Pour une carpe, il est plus facile d’aspirer puis de digérer un peu d’amorce qu’un gros bouquet d’appâts. Si bien qu’il arrive que ces poissons puissent se rouler littéralement dans le mélange de farines, délaissant les esches. Dans ces conditions, je n’hésite pas à utiliser un peu de mon amorce comme une pâte d’eschage. Grâce à un gros emporte-pièce, je réalise des boulettes dont je recouvre mon hameçon. Un truc imparable.
Crédit photo : Olivier Wimmer

Crescendo

Au départ, je démarre timidement par une boule d’amorce dont le diamètre peut varier : noix, balle de golf voire noisette en plein hiver à balle de tennis en eaux profondes et en présence d’une forte densité de poissons. Ensuite, alimenter le coup est dicté par l’appétit des poissons et leur nombre. L’amorçage va alors crescendo et le danger est que, si les prises s’enchaînent, au fur et à mesure, le coup n’est plus qu’un amas d’amorce en excédent. Si la surface se transforme en un champ de bulles et que les fausses touches se multiplient, c’est que vous y êtes allé trop fort. Il est temps de construire un autre coup…

Attirer les carpes avec discrétion pour être en mesure de les prendre une par une, dit Olivier. Voilà une belle école de précision et de patience
Crédit photo : Olivier Wimmer

Les choix d’Olivier

  • Margin Mix (Dynamite Baits) : brun-rouge, bordure, polyvalent
  • Super Pellet Power Green (Sensas) : mix vert polyvalent
  • Super Crush Expander (Sonubaits) : claire, surface, rappel
  • Special G Dark (Bait-Tech) : amorce noire, eaux claire

 

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Magazine n°924 - Mai 2022

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